Malaise chez Sogeti-Transiciel
LE MONDE INFORMATIQUE N° 1033 | 02.07.04

Claude Besnainou, 53 ans, directeur de projet et militant CGT, a été convoqué le 23 juin par Jacques Berchadsky, directeur général de Transiciel ISG (intégration de systèmes de gestion) pour un entretien préalable à une mesure disciplinaire. Il s'agirait, selon la CGT, de la cinquième tentative de licenciement depuis dix-huit mois contre cet ex-salarié de Fi System. Il semble que Transiciel conteste la validité du mandat de délégué du personnel de Claude Besnainou. Mandat dont il était porteur lors du rachat de Fi System par Transiciel en décembre 2003 et qui, en vertu de l'article L122-12 du Code du travail, concernant le transfert de personnel, serait toujours valable. Pour la CGT, la manœuvre est cousue de fil blanc, le syndicat étant persuadé que l'entreprise veut purement et simplement bouter hors des murs "un défenseur résolu des droits des salariés dans les plans sociaux". L'histoire fait, en tout cas, grand bruit parmi les organisations syndicales, toutes tendances confondues, de Sogeti-Transiciel, le pôle LPS (Local Professional Services) du groupe Capgemini. Lesquelles se sont immédiatement mobilisées pour exprimer leur soutien à leur collègue. Une motion condamnant l'action de la direction, précédée d'une intervention de représentants syndicaux (CGT, CFDT, CFTC, CGC), a d'ores et déjà été adoptée à l'unanimité au CE de Capgemini Ile-de-France. Pour René Taxit, délégué syndical central CFDT de l'unité économique et sociale (UES) Transiciel, la sanction encourue par Claude Besnainou est démesurée. "Il s'agit davantage d'un problème entre la CGT et l'employeur. Tout ceci ne va qu'aggraver la tension sociale, alors que l'entreprise est en pleine période de transition et qu'aucune négociation n'est encore intervenue depuis six mois", explique-t-il, n'hésitant pas à qualifier les méthodes de gestion du PDG de Sogeti-Transiciel, Georges Cohen, de "brutales et ne respectant pas toujours les dispositions légales". Pour mémoire, le tribunal d'instance de Boulogne avait en mai 2002 donné raison, contre la direction, à la fédération des services CFDT, qui revendiquait l'existence d'une unité économique et sociale entre les différentes sociétés de Transiciel. Pour l'heure, la direction de Transiciel ne souhaite pas s'exprimer sur le cas de Claude Besnainou, exposé à une procédure de licenciement de salarié non protégé. La balle est maintenant dans le camp de Capgemini.

Hélène Truffaut

 


 

Réalisation J.P. Bellin

Tous ensemble défendons Claude Besnainou ...

 halte au licenciement d'un Délégué du personnel CGT

 

   

Réalisation J.P. Bellin